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L’éco-anxiété dans les organisations : comment les communicants peuvent-ils agir ?

TRIBUNES

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07/02/2024

Par Célia Rastoin, Directrice communication externalisée et productrice du podcast Arty time,  et Véronique Souchet, Manager Offre & Expertise chez Cegos


L’éco-anxiété, liée à la crise climatique, touche de plus en plus de salariés. Quelles actions concrètes pour engager vos collaborateurs, impliquer vos parties prenantes et co-construire la feuille de route avec les DRH et les directions RSE ?


Qu’est-ce que l’éco-anxiété ?

Le terme est apparu en 1997 avec la chercheuse en santé publique Véronique Lepaige et s’est répandu plus largement depuis 2019, accéléré par le dérèglement climatique. L’éco-anxiété est un sentiment de préoccupation, de peur et de stress provoqué par les problèmes environnementaux, tels que le changement climatique, la perte de biodiversité, la pollution, et bien d’autres. Elle peut se manifester sous différentes formes, allant de l’angoisse à la dépression, en passant par des troubles du sommeil ou de l’appétit.

Lorsque ces préoccupations se déplacent du contexte personnel au contexte professionnel, elles donnent naissance à ce que l’on appelle l’éco-anxiété en entreprise. Selon une étude Imagreen – Institut Kantar 2022, pour 9 salariés sur 10, la situation environnementale et sociale est jugée préoccupante et cela dans tous les secteurs d’activités et pour tous les profils. L’observatoire français de l’éco-anxiété (OBSECA) a même été créé en 2022.


Quelles sont ses causes et conséquences en entreprise ?

Plusieurs facteurs contribuent à l’émergence de l’éco-anxiété au sein des entreprises. La prise de conscience grandissante des enjeux environnementaux et des conséquences de l’inaction peut inciter les employés à s’inquiéter pour l’avenir de la planète et de la Société. Soumis parfois dans leur environnement de travail à des injonctions contradictoires, ils peuvent se sentir démunis, sans levier d’action. Enfin, la médiatisation constante des problèmes environnementaux peut amplifier leur niveau d’inquiétude.

Alors que de nombreuses entreprises cherchent à intégrer des pratiques plus durables et responsables, les employés peuvent ressentir une anxiété croissante liée aux enjeux environnementaux et un décalage entre leurs convictions personnelles et leur quotidien professionnel. L’éco-anxiété peut avoir un impact négatif sur leur santé mentale et leur bien-être, influençant leur productivité et leur engagement au travail. Les manifestations les plus courantes sont l’incapacité à se concentrer, l’augmentation du stress, ou le sentiment d’impuissance. Ils peuvent entraîner une diminution de la qualité du travail et créer des tensions au sein des équipes.

 

Et le rôle du communicant dans tout ça ?

Les communicants peuvent jouer un rôle clé dans la gestion de l’éco-anxiété en entreprise, en coordination avec la DRH et la direction RSE. Leur mission est de sensibiliser, inspirer et mobiliser les salariés et parties prenantes autour des enjeux environnementaux et la démarche RSE de leur organisation. 

Voici 6 actions concrètes : 

  • Se former aux enjeux climatiques (Fresque du Climat, atelier 2 tonnes etc.) et à la communication responsable, afin de communiquer de façon concrète et transparente.

  • Identifier les besoins et les attentes des salariés : réaliser des enquêtes internes sur les préoccupations spécifiques liées à l’éco-anxiété et contribuer à l’élaboration de la feuille de route avec les RH.

  • Sensibiliser : organiser des ateliers et des séminaires pour informer les employés sur les actions de l’entreprise en matière de durabilité, les progrès réalisés et les projets à venir.

  •  Encourager l’intelligence collective et la participation active : créer des activités dans lesquelles les salariés peuvent s’engager concrètement en adaptant des comportements plus durables. Promouvoir et valoriser leurs initiatives.

  • Former sans culpabiliser : proposer des programmes de formation en RSE sur un socle commun de compétences. Mettre l’accent sur des actions positives et réalisables, évitant ainsi le piège de la culpabilisation. 

  • Proposer de nouveaux récits : les communicants peuvent jouer un rôle de passeurs et enjoindre leurs différentes parties prenantes à vivre dans de nouvelles réalités. Passer du consumérisme ou de l’utilisation illimitée des ressources à des imaginaires plus respectueux du vivant. La fresque des nouveaux récits nous semble adaptée pour construire collectivement de nouveaux imaginaires.


Nous aimerions finir ce billet par une citation de Valérie Masson-Delmotte - Climatologue, co-présidente du groupe n°1 du GIEC :

"La prise de conscience climatique est difficile à porter seul. Rejoindre un collectif et mener des actions concrètes qui portent leurs fruits permet de construire des émotions positives, du fait du partage, d'être fier du travail collectif et de contribuer, à son échelle, à des transformations profondes."


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